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Chroniques d'une école du
3ème Type - Tome 2 Ecole
et société 156
pages, dépôt légal, avril 2012 , Le
premier tome des chroniques abordait surtout comment se construisaient
les langages dans une école du 3ème type, la
nouvelle approche de l’acte éducatif et ses
conditions. Dans
ce second tome il est fait le rapprochement entre ce qui se passe ou ce
qui devrait se passer à l’école et la
société dans laquelle nous vivons.
Sécurité, autorité, travail,
démocratie… Logiquement
Bernard COLLOT en vient aussi à proposer ce que pourrait
être un autre système éducatif
où
l’école cesserait d’être une
école
d’État tout en étant une
école
résolument publique mais autrement publique. |
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Théories (résumé)
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EXTRAIT
61 - D’une classe unique à la société ! Les leçons d’une école du 3ème type. D’une
école du 3ème type
à une société du 3ème
type ! Faire un tel rapprochement peut sembler
quelque peu osé et incongru. On dit, non sans quelques
raisons, que l’école ne
fait pas la société mais reflète au
contraire la société. Il
est difficile de
savoir pourquoi des enseignants s’engagent ainsi sur des
chemins
détournés. Il
est plus valorisant de dire après coup que c’est
par
idéal ou par conscience
professionnelle. Je faisais partie de ces élèves
du
peuple qui, à la sortie du
cours complémentaire (avant que ne se créent les
collèges) n’avaient comme
choix que le travail à l’usine (et la
possibilité
d’acheter leur première moto !)
ou l’école normale d’instituteurs qui ne
coûtait rien à la famille tout en
satisfaisant le père ou la mère... et
où on avait
des vacances ! Je n’avais
pas de vocation particulière ! Alors
peut-être
l’ennui, des souvenirs
désagréables de l’école, des
révoltes
et des frustrations d’enfant qui
remontent…, dans mon cas, le hasard m’a conduit
à
être instituteur, le hasard à
l’être dans des classes multi-âge, le
hasard et des
raisons que seul un
psychanalyste pourrait peut-être cerner m’ont
engagé
dans ce qui s’est révélé
une aventure passionnante. L’école du
3ème type
n’était pas
prédéterminée, un
but à atteindre. Elle s’est découverte
(ou
révélée) dans une praxis. En dehors du
fait de la
confirmation que les apprentissages, tous les apprentissages y compris
ceux
traditionnellement dévolus à
l’école, ne se réalisaient pas tel on
le croyait,
que les connaissances ne se transmettaient ou ne se distribuaient pas
suivant
des menus préalablement établis, les enfants me
faisaient découvrir ce
qu’étaient et surtout ce que pouvaient
être les organisations sociales. J’ai pu
faire les relations insolites avec le jardin que le hasard encore avait
fait
pour moi une obligation alimentaire, avec les abeilles qui elles ont
été une
passion, et découvrir ce qu’étaient les
systèmes vivants et les lois qui les
régissaient. Et de là à chercher et
découvrir la convergence entre ce nous
vivions à l’école et ce que disaient
tous les chercheurs des sciences du
vivant. Systèmes vivants, écosystèmes. La
société n’est bien
qu’un écosystème composé
d’une multitude d’entités en
interdépendance, en
interaction. |