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Chroniques d'une école du
3ème Type - Tome 3 La
fabuleuse aventure de la communication 200 pages,
dépôt légal, juillet 2012 La
communication est l’un des grands piliers de la
pédagogie Freinet et c’est le fondement
d’une école du 3ème type. C’est
près d’un siècle de ce que
l’auteur qualifie « d’aventure fabuleuse
» qui est retracé dans cet ouvrage. Au cours de sa
seconde moitié, Bernard COLLOT en a
été un des principaux acteurs. Il ne fait pas
œuvre d’historien mais de témoin
engagé. Il
nous fait vivre cette aventure en la faisant débuter en 1920
avec FREINET et DANIEL. Des
premières lettres et imprimés
échangés jusqu’aux réseaux
télématiques en passant par le journal scolaire,
le cinéma, les enregistrements du son, la vidéo,
les fax, les voyages échanges… C’est
un long tâtonnement expérimental collectif auquel
se sont livrés des enseignants dont on peut dire
qu’ils ne manquaient pas d’audace. Chaque
avancée, chaque appropriation d’un nouvel outil de
communication avait des conséquences sur la transformation
des pratiques et de la pédagogie. |
Sommaire Avant-propos
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EXTRAIT
Antécume
Pata et la
forêt vierge Patrice GONIN
était
instituteur de la classe unique de Haute-Rivoire dans les Monts du
Lyonnais. Un
jour, il rencontre André COGNAT à la
présentation d’un de ces films. André
COGNAT, ouvrier lyonnais, était parti vivre en Guyane parmi
les Wayana depuis
1961. Il a contribué à médiatiser les
problèmes que connaissent les
Amérindiens, notamment par ses livres ainsi que par ses
interventions dans
plusieurs films documentaires ou ethnographiques. Antécume
était son nom
d'adoption parmi les Wayanas, et il est à l'origine du
village d'Antécume-Pata,
sur les bords du fleuve Maroni, plus loin de Maripasoula, le poste
avancé des
autorités françaises. A Antécume-Pata
il avait réussi à ce qu’il y ait une
école publique et un instituteur, en pleine forêt
vierge. Tous deux discutent
beaucoup, et de l’école de Patrice, et de celle
d’Antécume. Ils avaient les
mêmes idées sur la nécessité
de ne pas couper les enfants des écoles de leur
milieu, de leur proximité, de leur culture.
Lorsqu’André Cognat retourne en
Guyane il propose la correspondance avec Haute-Rivoire. Les
échanges
commencent. Les petits lyonnais découvrent une vie quelque
peu étonnante. Les
petits guyanais racontent qu’ils vont à
l’école en pirogue au milieu des
crocodiles, que les filles se marient à 13 ans, etc.
Cela est
suffisamment
exceptionnel pour que les enfants de Haute-Rivoire
répercutent ces lettres dans
leur journal hebdomadaire à tout le réseau. Et
les guyanais se retrouvent avec
des lettres qui viennent de toute part et leurs textes, leurs
réponses se
trouvent répercutés par d’autres
journaux scolaires hebdomadaires. Ils deviennent
présents et familiers dans des dizaines
d’écoles de France. Les
enfants de
Haute-Rivoire eurent une idée saugrenue : pour eux
il n’était pas normal
que là-bas ils n’aient pas aussi un ordinateur et
une imprimante. Patrice GONIN
sachant qu’à Antécume il y avait un
groupe électrogène, les laissa
s’engager
dans ce projet. Comment trouver des sous ? |